Au Guatemala, il y a cinq ans, le 8 mars 2017, date à laquelle est célébrée la Journée internationale des droits des femmes, 41 filles et adolescentes ont été brûlées vives dans un incendie à la maison sûre « Hogar Seguro Virgen de la Asuncion » et 15 autres survécurent à ce féminicide de l’état.
Cinq années se sont écoulées sans que le gouvernement guatémaltèque ne réponde aux appels à la justice lancés par les proches des 56 filles et adolescentes. Malgré les efforts des organisations adhérentes et des proches devant les tribunaux pour accélérer les procès qui sont en cours contre les responsables qui, à divers niveaux, sont responsables de ce malheureux événement qui a coûté la vie innocente à 41 jeunes femmes.
Au contraire, non seulement les organisations et les proches n’ont pas reçu le soutien du gouvernement, mais elles ont également fait l’objet de différents actes de répression afin de les intimider, de les contraindre à garder le silence et de cesser leurs tentatives d’obtenir justice.
Tel est le cas de María Elizabeth Ramírez, assassinée le 21 février 2021 dans la municipalité d’Esquipulas, département de Chiquimula. María Ramírez était la mère de Wendy Vividor Ramírez, l’une des filles victimes de l’incendie du « Hogar Seguro Virgen de la Asunción ». À diverses occasions, d’autres mères et proches ont été menacées et persécutées.
Face à cette situation, nous exprimons notre demande au gouvernement guatémaltèque de ne pas entraver ce processus et nous exhortons le ministère Public et l’Organisme judiciaire à accélérer les processus judiciaires, à ne pas continuer à reporter les audiences, à déterminer objectivement la responsabilité des différent.e.s fonctionnaires impliqué.e.s, et assurer l’indépendance et l’impartialité des agent.e.s concerné.e.s et ne pas laisser cet acte abominable impuni.
Nous exigeons que le gouvernement guatémaltèque cesse de menacer et d’intimider les familles des filles et des adolescentes victimes de la tragédie du « Hogar Seguro Virgen de la Asuncion ». Que l’intégrité physique et mentale des proches, des plaignantes et des personnes qui accompagnent soit garantie et que le droit à une justice effective soit respecté dans ce processus.
Nous exprimons notre solidarité et notre soutien aux familles des filles, nous leur disons qu’elles ne sont pas seules et que nous les accompagnerons jusqu’à ce que justice soit rendue. De même, nous exprimons notre soutien au collectif 8 Tijax, aux militant.e.s des organisations des droits humains qui gardent présentes de jour en jour la mémoire des 56 filles et adolescentes en soutenant les familles dans leur lutte quotidienne pour obtenir justice.
Les enfants et les jeunes du Guatemala méritent mieux, un avenir sûr, c’est pourquoi nous lançons un appel fraternel à toutes les personnalités, organisations sociales et de défense des droits humains au Guatemala et à l’international pour renforcer leurs efforts de solidarité et de soutien aux familles des victimes de l’incendie du « Hogar Seguro Virgen de la Asunción », au collectif 8 Tijax, aux plaignantes et tous ceux et celles qui accompagnent les proches des filles victimes de l’incendie, s’exprimant et exigeant une justice rapide.
Que la mémoire de « Las Muñequitas » nous motive à continuer à lutter pour la justice et contre l’impunité au Guatemala.
Canada, mars 2022
Todos Por Guatemala – Canada, Tzijolaj, Plataforma Canada Guatemaltecxs Exiliadxs por Terrorismo de Estado, Latin America & Caribbean Solidarity Network-Toronto, Waterloo Region Mayan Project, Elders for Environmental Justice-Montreal, Older Women Live (OWL) Collective-Montreal, Amandla CKUT 90.3 FM-Montreal, Projet Accompagnement Québec-Guatemala (PAQG), Comité pour les droits humains en Amérique latine (CDHAL), Atlantic Regional Solidarity Network, Alliance de la Fonction publique du Canada (AFPC), KAIROS Canada, Organización Amancio Samuel Villatoro, Collectif Guatemala, Red Europea de apoyo Caso Diario Militar, Australian Solidarity with Latin America, La Liga Internacional de la Lucha de los Pueblos-Guatemala